Séjour linguistique San Diego Témoignage de Lars

La décision de partir en séjour linguistique à San Diego a été l'une des meilleures que j'aie jamais prises. Dès ma descente d'avion, une brise chaude m'enveloppe, me soufflant le sel du Pacifique au visage - un avant-goût de l'aventure à venir. San Diego m'accueille avec un soleil radieux et un sentiment de liberté incomparable. Un monde où le temps semble ralentir et où les gens profitent pleinement de l'instant présent.

LE "TOUR EXCLUSIF"

Ma première aventure m'attend déjà - elle a quatre roues et un conducteur qui a l'air d'avoir bu un café de trop. Le gars, qui s'appelle Joe, me salue d'un "Howdy" si enthousiaste que je pense un instant avoir atterri au Texas par erreur. Sa voiture sent un mélange de désodorisant à la vanille et d'aventure, et tandis que nous nous faufilons dans le trafic, il me propose le "tour exclusif". Cela signifie en substance qu'il commente chaque gratte-ciel comme s'il avait été personnellement responsable de sa construction. C'est une déviation. Joe prend la chose à la légère et profite de l'occasion pour faire un tour touristique imprévu dans des rues latérales que je n'aurais jamais pensé voir exister. Enfin, après un trajet qui dure plus longtemps que prévu (Joe a dû s'arrêter brièvement pour saluer son snack-burrito préféré), nous arrivons à la maison de ma famille d'accueil. Pittoresque, dans une rue si paisible qu'on en oublierait presque qu'on est au milieu d'une grande ville.

FAIS TOUT COMME À LA MAISON ET N'OUBLIE JAMAIS OÙ SE TROUVE LE RÉFRIGÉRATEUR !

Je sors de la voiture. Avec une valise qui a presque l'air d'avoir vécu ses propres aventures. Ma famille d'accueil m'accueille comme si j'étais un parent disparu depuis longtemps qui a enfin trouvé sa maison. Maria, la mère d'accueil, me serre si chaleureusement dans ses bras que je crains un instant qu'elle ne veuille plus jamais me lâcher. John, le père d'accueil, me donne une poignée de main ferme. "Bienvenue dans la famille". Ses deux enfants, Max et Ellie, sont des tourbillons de curiosité qui ont tout de suite voulu savoir si je leur avais apporté quelque chose de Suisse. Et s'il y avait vraiment autant de châteaux et de dragons en Suisse qu'ils se l'imaginaient. Au milieu de cette agitation, je me sens tout de suite comme chez moi. Une phrase sur deux se termine par un "Awesome !" enthousiaste. Et tandis que Maria me conduit à ma chambre, elle m'explique les règles les plus importantes : "Fais tout comme à la maison et n'oublie jamais où se trouve le réfrigérateur !" Ma famille d'accueil est tout simplement merveilleuse - un mélange parfait de cordialité, de chaos et de questionnement permanent : "Qui a la télécommande ?" Ils m'apprennent les traditions américaines importantes : Le football, Thanksgiving et l'art de considérer la pizza comme un petit-déjeuner à part entière.

NE JAMAIS ABORDER QUELQU'UN AVANT LE PREMIER CAFÉ

Chaque matin, je commence mon trajet vers l'école de langue avec une grande tasse d'espoir et une tasse de café encore plus grande. Indispensable pour survivre au rituel matinal de "l'attente du bus". À San Diego, l'horaire est plus une suggestion bien intentionnée qu'une indication temporelle contraignante. Armée de mon meilleur "je suis toujours à l'heure", j'attends que le bus soit en vue. Le chauffeur, un sympathique monsieur d'âge moyen avec une préférence pour la musique de jazz qu'il diffuse chaque matin dans le système de haut-parleurs, salue chaque passager comme si nous étions de vieux amis. "Good Morning, y'all !" Le bus se remplit rapidement d'un mélange hétéroclite d'autres étudiants en langues, de navetteurs qui semblent se rendre à des emplois de bureau importants et de quelques touristes égarés. Un petit melting-pot ambulant où il est facile de se faire des amis, tant que l'on respecte la règle non écrite de n'aborder personne avant le premier café. Notre chemin passe devant des maisons aux couleurs pastel et des parcs ombragés. Je savoure la liberté de laisser libre cours à mes pensées. Et je sais que ces petits moments finiront par me manquer.

EN FAIT, NOUS SOMMES ICI POUR APPRENDRE L'ANGLAIS

À l'EC San Diego, tu apprends l'anglais avec vue sur la mer, la plage est à moins de 200 mètres. Dans la salle de classe, je rencontre mes camarades de classe, un groupe hétéroclite venant des quatre coins du monde, chacun avec le noble objectif de réussir le diplôme de langue - ou du moins de ne pas sombrer. Bienvenue au cours de langue, l'endroit où la grammaire est plus passionnante que n'importe quelle série Netflix et où les personnages sont plus variés que dans un film de Tarantino. Nous avons Anna, qui vient d'Italie. Avec sa passion pour tout ce qui est dramatique, elle transforme régulièrement la salle de cours en scène. Si on lui demande comment s'est passé son week-end, on obtient une histoire prête pour le théâtre. Ses mains parlent aussi vite que sa bouche. Et leurs gestes sont si expressifs qu'ils ont besoin de leurs propres sous-titres. Jakub, de Pologne, parle avec un accent si épais qu'on pourrait presque le couper. Pour chaque discussion grammaticale, même la plus aride, il a une blague qui fait immanquablement rire tout le monde - même si parfois nous ne rions que par politesse, car nous n'avons pas du tout compris la chute. Sans oublier Lin, de Taïwan, qui parle avec un calme et une précision qui nous rendent tous jaloux. Ses notes sont si méticuleuses qu'elles pourraient probablement passer pour des documents officiels. Au milieu de tout cela, Lucy, notre enseignante. L'encyclopédie ambulante du groupe. Elle a un moyen mnémotechnique pour chaque mot et une anecdote pour chaque règle. Ses histoires sont si captivantes que nous oublions parfois que nous sommes ici pour apprendre l'anglais. Les cours sont des montagnes russes d'émotions. Un mélange de monologues d'acteurs et d'exercices spontanés qui nous poussent tous à sortir de nos zones de confort. Nous essayons de ne pas trop remettre en question les finesses de la langue anglaise. Pourquoi y a-t-il tant d'exceptions à chaque règle ? La différence entre "dessert" et "desert" peut être plus qu'un simple "s" supplémentaire - une leçon que Jakub apprend lorsqu'il déclare par inadvertance qu'il aimerait bien manger un gros tas de sable. Chacun apporte quelque chose d'unique à la table, et d'une manière ou d'une autre, tout se complète pour donner lieu à une expérience merveilleusement chaotique et instructive.

DES FOOD TRUCKS AUSSI COLORÉS QUE LE CARNAVAL DE RIO

Des food trucks aussi colorés qu'un carnaval de Rio aux restaurants si chics qu'on a presque peur de mal tenir sa cuillère, on trouve de tout à San Diego. Le taco n'est pas seulement un repas - c'est un mode de vie. Ma première expérience du taco est si révolutionnaire que j'ai presque écrasé une larme. Je demande au propriétaire du taco truck quel est son secret. Il se contente de cligner de l'œil et me dit : "Amor, amigo, mucho amor !" Donc beaucoup d'amour, et probablement aussi une bonne dose de piments. Les tacos sont remplis de tout ce que la mer et la terre peuvent offrir - et chaque fois que je pense avoir mangé le meilleur taco de ma vie, je trouve un nouveau favori le lendemain.

LÀ OÙ LES COOLS TRAÎNENT

Lorsque le soleil se couche, San Diego ne se couche pas - elle ne fait que se changer. Des rooftops si chics que l'on se sent presque underdressed en jeans aux bars de plage où les chaussures sont optionnelles, cette ville a tout pour elle. Les terrasses sur les toits offrent non seulement des vues spectaculaires sur la ville et l'océan Pacifique, mais aussi des cartes de cocktails interminables. Lors de ma première visite, je commande une boisson appelée "Sunset Bliss", dont les ingrédients sont si nombreux que j'ai failli rater le coucher de soleil à force de la lire. La vie de club à San Diego - indescriptible. On entre et on a tout de suite l'impression d'être dans un clip de musique. Complètement équipé de machines à fumée. Les lumières scintillent, les basses sont si fortes que je les sens jusque dans les dents. Et les gens dansent comme s'il n'y avait pas de lendemain. J'apprends vite : quand quelqu'un dit "Let's dance", il le pense vraiment. Il n'y a pas de demi-mesure - peu importe si tu as deux pieds gauches - tant que tu bouges, tu fais partie de la fête. J'apprends qu'à San Diego, on ne se contente pas de manger et de faire la fête - on célèbre chaque moment - avec beaucoup d'amour, une pincée de chaos et des gens chaleureux.

LE CHAMPIONNAT - SURFER COMME UN CHEF

Mon premier jour sur la plage de La Jolla est un mélange de crème solaire et de sable dans les chaussures. Mon moniteur de surf, Tony, a l'air de sortir tout droit d'un magazine de surf - bronzé, décontracté et avec un grand sourire. Il m'assure que "tout le monde s'enfonce" et que cela fait partie du plaisir. Mes premiers essais sur la planche se terminent dans l'eau - beaucoup d'eau. Je bois plus d'eau salée que dans toute ma vie auparavant et je trouve du sable à des endroits où je ne savais pas qu'il pouvait se trouver. Mes amis surfeurs - un groupe hétéroclite de camarades de classe, de héros locaux de la plage et de chasseurs de vagues internationaux - deviennent ma deuxième famille. Chaque chute est accueillie par des encouragements et des rires occasionnels - toujours accompagnés d'une main secourable pour me remettre sur la planche. Nous passons presque tous les après-midi à la plage. Armés de nos planches et d'une quantité incroyable de caféine, nous courons après les vagues parfaites. Les moments où je surfe vraiment sur une vague sont magiques. Je me sentais comme le roi du monde, du moins jusqu'à ce que la prochaine vague décide de me ramener à la réalité.

Ma confiance grandit à chaque vague que j'ai maîtrisée et à chaque coucher de soleil que j'observe depuis la mer. Tony, qui n'est jamais à court de conseils avisés, me dit : "Le surf, c'est comme la vie, il faut surfer les grosses vagues et ne pas se laisser abattre par les petites". Ces mots résonnent à mes oreilles chaque fois que je me mets à l'eau. Mes amis sur la plage m'acclament lorsque je surfe ma première "vague verte" (la vague réellement cassée par derrière, pas de l'eau de mer pour débutants). Je ne suis plus un débutant. J'ai trouvé ma place dans le line-up et je surfe des vagues que je n'admirais que de loin, en toute sécurité, le premier jour.

Aujourd'hui, c'est avec le sourire que je me remémore mes débuts à La Jolla. Les souvenirs des chutes, des rides triomphants et des amitiés nées sur la plage me remplissent de fierté et d'un sentiment de profonde connexion avec l'océan. De novice à surfeur respectable, ce voyage a été l'un des meilleurs de ma vie, marqué par le sel, l'écume et beaucoup de plaisir.

Le temps passé dans le cours de langue reste inoubliable. Nous sommes arrivés en tant qu'étrangers avec des connaissances d'anglais chancelantes et avons quitté le cours en tant qu'amis qui ont ri et appris ensemble et qui ont fini avec le certificat Cambridge en poche. Un cours accéléré de diplomatie internationale. Et un voyage au cœur d'une culture et de ses habitants.